Le Journal officiel du 18 mars vient de publier le décret « antibiotiques critiques » qui a été signé officiellement le 16 mars. Ce décret restreint la prescription et l’usage des antibiotiques critiques, notamment en rendant obligatoire un antibiogramme, pour démonter l’absence d’autres antibiotiques efficaces ou adaptés qui justifie ainsi ce recours.Ce décret entre en vigueur le 1er avril 2016.
Liste des antibiotiques critiques (avec AMM vétérinaire) :
Céphalosporines de troisième et quatrième générations :
- ceftiofur (Naxcel°, Excenel° et génériques),
- cefquinome (Cobactan° et Virbactan° et les génériques de Norbrook),
- céfopérazone (Pathozone° intramammaire en lactation),
- céfovécine (Convenia°)
Fluoroquinolones en « -oxacine » :
- marbofloxacine (Marbocyl°, Forcyl°, Aurizon° et génériques),
- enrofloxacine (Baytril° et génériques),
- danofloxacine (A180° et Advocine°),
- orbifloxacine (Posatex°),
- pradofloxacine (Veraflox°)
Ces molécules sont interdites en antibioprévention mais les antibiotiques critiques peuvent être prescrits en curatif, ainsi qu’en métaphylaxie pour une maladie grave « lorsque la propagation rapide à l’ensemble des animaux du lot est inévitable ». Avant prescription, le vétérinaire devrait lui-même réaliser un examen clinique préalable (ou faire réaliser une autopsie) ainsi que des prélèvements pour analyse microbiologique avec un antibiogramme sauf « si ce prélèvement n’est pas réalisable du fait de la localisation de l’infection ou de l’état général de l’animal ».
Les résultats de ces analyses sont valables trois mois pour justifier de la prescription d’un antibiotique critique « pour le même animal ou des animaux au même stade physiologique (dans le même élevage) et pour la même affection ».
Définitions :
- Traitement préventif : tout traitement prophylactique individuel ou collectif appliqué à des animaux sains exposés à des facteurs de risque pour une maladie infectieuse considérée. La prévention est interdite avec un antibiotique critique.
- Traitement métaphylactique : tout traitement appliqué à des animaux cliniquement malades et aux autres animaux d’un même groupe, qui « bien que cliniquement sains, présentent une forte probabilité d’infection du fait de leur contact étroit avec les animaux malades ».
- Traitement curatif : tout traitement individuel ou collectif des « seuls » animaux malades (présentant des symptômes d’une maladie).
