Biodiversité: naissance de poulains issus d’un transfert d’embryons cryoconservés

Quatre poulains, deux femelles et deux mâles, issus d’un transfert d’embryons génotypés et cryoconservés, sont nés au mois de mai au Haras du Pin (Orne), pour la première fois en Europe, ont annoncé mardi l’INRA et l’IFCE dans un communiqué.

« L’intérêt de ces travaux est d’avoir génotypé des embryons avant de les transférer et qu’ils soient cryoconservés dans l’azote liquide à -196 degrés, ce qui nous a permis d’attendre d’avoir une receveuse disponible et donc de pouvoir choisir le moment du transfert », a expliqué à l’AFP Florence Guignot du département scientifique de l’Institut national de la recherche agronomique.

La technologie pour obtenir des embryons viables après génotypage 5 (les scientifiques ont prélevé des cellules de l’embryon pour en analyser le génome) et cryoconservation a été mise au point au centre Inra Val de Loire à Nouzilly, et l’été dernier, le transfert de plusieurs embryons a été réalisé à la jumenterie du Haras du Pin (Institut français du cheval et de l’équitation).

Les embryons ont été prélevés sept jours après fécondation sur des ponettes de type Welsh B de l’INRA, puis génotypés.

Après avoir été conservés dans l’azote liquide, les embryons ont été transférés dans des juments de selle au Haras du Pin et après onze mois de gestation, les poulains sont nés, les 18 et 26 mai.

Selon les scientifiques « alors qu’elle est maîtrisée depuis longtemps chez les bovins, les petits ruminants, et même chez l’homme, la conservation des embryons est très complexe chez le cheval ».

Les embryons équins sont de tailles très hétérogènes : après 7 jours de développement, leur diamètre oscille entre 200 et 700 microns. Les plus volumineux sont très difficiles à cryoconserver, car le liquide qu’ils contiennent se cristallise quand on leur impose une température très froide. De plus, les embryons équins sont entourés d’une capsule qui gêne leur bonne cryoconservation.

La possibilité de conserver des embryons au froid permettra de « maintenir la biodiversité des races, et notamment celles à petits effectifs comme le poney landais ou le cheval de trait Poitevin mulassier », souligne le communiqué.


© 2014 AFP