Comment mesurer le bien être des brebis ?

Une étude de l’Institut de l’Elevage, du CiiRPO et de l’Inra

Le bien-être animal est une préoccupation largement partagée : les éleveurs sont soucieux du bien être de leurs animaux au travers de chartes ou de guides de bonnes pratiques. Les consommateurs, citoyen et associations de protection animale demandent à ce que le bien être des animaux soit respecté et des réglementations existent sur la protection des animaux de ferme au niveau national, européen et international.

L’allongement des périodes de pâturage en hiver est une solution reconnue pour limiter les coûts de production d’un élevage ovin. Même si le public perçoit la conduite à l’herbe comme positive du point de vue du bien-être animal, les animaux lorsqu’ils sont élevés à l’extérieur sont confrontés à des contraintes météorologiques (températures, pluie, vent…), à de l’inconfort (sols devenant boueux) ou à du parasitisme pouvant engendrer un stress et altérer leur bien être.

Introduite en France dans les années 1980, l’expression « bien-être animal » traduit le mot anglais «welfare ». L’ANSES l’a définit en 2015 par : «  État physique et mental de l’animal qui découle de la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux essentiels et de ses capacités à s’adapter à son milieu ». On peut l’évaluer alors selon 4 grands principes :

  • Une bonne alimentation
  • Un logement correct
  • Une bonne santé
  • Un comportement approprié

 

A ce jour, ces indicateurs étaient mesurés dans de nombreuses espèces d’élevage mais pas chez les ovins.

Grâce à l’étude menée entre 2010 et 2015 un outil permettant d’évaluer le bien être des ovins est proposé :

indicateurs bien etre brebis_v2

Les indicateurs d’évaluation du bien être des ovins sont utilisables en bergerie et au pâturage. Cet outil doit à terme être généralisé :

  • À tous types d’animaux (agneaux, brebis suitées…)
  • A toutes races ovines
  • A tous les types de conduites (bergerie intégrale, plein air…)

 

Cet outil a été testé sur dans 46 élevages de brebis Romane non suitées en hiver au pâturage et en bergerie.

Les résultats de l’étude montrent qu’il y a moins de brebis maigres (notre d’état corporel inférieur à 2) au pâturage qu’en bergerie, les brebis sales sont observées en bergerie (5 élevages sur 26) mais pas au pâturage (0 élevages sur 20). Au niveau de la santé il n’y a pas de différence significative entre une conduite au pâturage et une conduite en bergerie. On peut en conclure que la conduite hivernale des brebis ne présente pas de problème de bien-être particulier que ce soit en bergerie ou au pâturage.

Des indicateurs complémentaires doivent également voir le jour (mesures sur les animaux ou dans leur environnement) avec la mise au point de notes seuils et de références sur chaque mesure.

 

Plus d’information :

 

Crédits photos : Idele – Ciirpo – INRA – GDS61