Peste Porcine Africaine : de nouvelles mesures applicables à la frontière Belge

RAPPELS :

La PPA (souche de génotype I) a été introduite en Sardaigne en 1978. Depuis 2011, toute l’île est considérée comme infectée. En 2007, une autre souche, de génotype II, a été introduite en Géorgie puis a traversé le Caucase et a affecté la Fédération de Russie avant de diffuser vers l’Europe de l’Est. Elle a été déclarée en Ukraine (depuis 2012), en Biélorussie (depuis 2013) et plus récemment en Pologne, Estonie, Lettonie et Lituanie (depuis 2014), en Moldavie (depuis 2016), en République Tchèque, en Roumanie (2017), et en Hongrie et en Bulgarie (2018).

Les autorités belges ont indiqué le 13/09/18 la découverte d’un premier cas de PPA affectant des sangliers sauvages sur la commune d’Etalle (région Wallonie, province de Luxembourg), à proximité de la frontière française.

Au 21/09/18, neuf cas de PPA étaient confirmés chez des sangliers sauvages par les autorités belges sur les communes voisines d’Etalle et de Buzenol.

La France est au 21/09/18 indemne de PPA chez les suidés domestiques et dans la faune sauvage.

 

Le Journal officiel du 9 octobre vient de publier deux arrêtés qui ne sont applicables qu’aux quatre départements frontaliers avec la Belgique (Ardennes, Meuse, Moselle et Meurthe-et-Moselle) avec des mesures spécifiques à 134 communes proches de la frontière ( = zone observation renforcée).

Mesures de biosécurité et de surveillance dans les élevages (dpts 08, 54, 55, 57)

  • Un recensement de tous les détenteurs de suidés (y compris ceux élevant un seul porc familial),
  • Une surveillance quotidienne,
  • De très nombreuses mesures strictes de biosécurité,
  • Une visite du vétérinaire sanitaire dans les élevages de la zone d’observation renforcée avant le 16 octobre 2018, suivi d’un appel hebdomadaire du vétérinaire sanitaire.

Surveillance des forêts et des sangliers (dpts 08, 54, 55, 57)

  • Un recensement tous les enclos de chasse clôturés,
  • Le dépistage de la PPA sur tous les sangliers sauvages retrouvés morts ou moribonds (sans déplacer le cadavre dans la zone d’observation renforcée),
  • L’interdiction de tout lâcher de grands ongulés (y compris dans les enclos de chasse),
  • Hors de la zone d’observation renforcée, l’interdiction stricte pour un chasseur de pénétrer dans un élevage de suidés dans un délai de deux jours (« deux nuits ») suivant la chasse,
  • Dans la zone d’observation renforcée, l’interdiction de toute forme de chasse et de pénétrer dans la forêt pour l’exploiter ou s’y promener en dehors des agents de l’ONCFS et de chasseurs formés à la recherche de cadavres de sangliers suspects de PPA,
  • La possibilité de mettre en place des clôtures ou d’autres dispositifs pour limiter les mouvements des sangliers sauvages autour de tout ou partie de la zone d’observation renforcée.

 

Une instruction de la DGAL actualise les critères de suspicion d’une peste porcine dans un élevage de suidés en France.

Les critères de suspicion clinique de pestes porcines devant faire l’objet d’un signalement immédiat à la direction départementale en charge de la protection des populations (DDecPP) lorsqu’ils sont relevés en élevage sont présentés ci-dessous :

Observation le jour de l’examen ou dans les commémoratifs au cours du mois précédent de plusieurs animaux dans l’élevage présentant des signes généraux :
– chez les porcs en croissance : appétit diminué, hyperthermie, regroupements des animaux, apathie, dyspnée, ataxie, augmentation importante de la consommation d’eau (si mesurable),
– chez les animaux reproducteurs : ces mêmes signes cliniques et/ou des avortements et/ou une forte mortalité sous la mère,
– et/ou lésions hémorragiques externes (rougeurs des extrémités et de la partie déclive de l’abdomen, hémorragies (pétéchies) sur les oreilles et sur le reste du corps),
OU
Enregistrement sur une période de 15 jours d’une mortalité au moins deux fois plus importante que la mortalité moyenne habituellement observée (en excluant les porcelets de moins d’un mois) en prenant en compte la plus petite unité épidémiologique de l’élevage (de la plus petite à la plus grande : salle, bande, atelier).
OU
Observation de lésions internes caractéristiques de PP sur au moins un porc autopsié*.

Les lésions caractéristiques à prendre en compte sont :
– Splénomégalie : rate plus large et/ou de structure modifiée (boueuse, friable), et/ou
– Noeuds lymphatiques hypertrophiés congestionnés, hémorragiques, et/ou
– Rein hypertrophié avec pétéchies, et/ou
– Face interne de la vessie hémorragique.
ET
Absence de diagnostic différentiel (cf. annexe 3) d’exclusion avéré (identification d’une autre étiologie avec certitude).