Les plantes à tanins pour limiter le parasitisme des agneaux : premiers résultats d’étude

Dans un contexte où les strongles gastro-intestinaux sont une des pathologies majeures en élevage ovin et où la résistance aux anthelminthiques est croissante, il est nécessaire de trouver les alternatives ou des compléments aux anthelminthiques.

Les tanins sont des produits secondaires des plantes qui leur confèrent une protection contre les prédateurs (herbivores et insectes). On les retrouve dans plantes ligneuses telles que le chêne ou le châtaigner, des plantes fourragères comme le lotier ou le sainfoin ou dans certains fruits (glands, marrons d’Inde).

La question se pose alors : les plantes riche en tanins peuvent-elles être utilisées en élevage pour lutter contre le parasitisme, si oui en découlent de nombreuses autres questions :

  • Quelle est la dose optimale ?
  • Quelles sources de tanins utiliser ? des espèces végétales sont-elles appétentes sans effets toxiques ?
  • Comment utiliser ces « Alicaments » en pratique ? Pâturage ? Foin ? Granulés ?

L’Institut de l’Élevage et le CIIRPO mènent depuis 2017 une expérimentation sur la finition des agneaux au pâturage au site Expérimental du Mourier (87).

L’expérience consiste à suivre 2 lots de 25 agneaux, l’un sur une prairie multi-espèces l’autre sur une parcelle Alicament (composée de Chicorée, Lotier et Plantain). Les agneaux ont été laissés au pâturage en cure tous les 10 jours, des pesées, coprologies et prises de sang ont été réalisées 2 fois par mois.

Les premiers résultats révèlent un GMQ moyen de 189 g pour les agneaux en pâturage simple et de 209 g pour les agneaux ayant pâturé la parcelle Alicament. Les excrétions parasitaires sont légèrement inférieures pour les agneaux ayant pâturé les plantes à tanins, mais pour l’instant le dispositif ne permet pas de mettre en évidence des effets concluants. Seules les performances animales semblent améliorées avec un effet positif sur les croissances.

L’expérimentation va être prolongée pour permettre de répondre à de nouvelles questions : la consommation de plantes à tanins est-elle suffisante au pâturage ? La durée de pâturage est-elle adaptée ?

Pour aller plus loin : Site de l’Institut de l’Élevage