L’infection par le virus IBR provoque une baisse significative de la production laitière

Une étude a été menée au Royaume-Uni dans un élevage de 129 vaches laitières Prim’Holstein, avec un niveau de production moyen de 9000kg/an, pour évaluer l’impact d’une infection subclinique par l’herpès virus bovin de type1 (virus de l’IBR).

En mai 2010, 3 vaches ont avorté et les analyses ont mis en évidence l’implication du BoHV1 dans ces avortements. En parallèle, la recherche d’anticorps anti-BoHV1 dans le lait de tank sur le lait de tank s’est révélée positive. Mis à part ces 3 animaux ayant avorté, aucun autre signe clinique n’a été détecté sur les autres animaux du troupeau.

Une analyse sérologique vis-à-vis du BoHV1 a alors été pratiquée sur l’ensemble des animaux du troupeau, aboutissant à 72% d’animaux séropositifs (plus marquée sur les primipares et les vaches en 4ème lactation et plus).

Les auteurs ont ensuite analysé les facteurs de variation de la production laitière des vaches sur la période d’étude, en prenant en compte à la fois les facteurs classiquement connus (stade de lactation, rang de lactation par exemple) et le statut sérologique vis-à-vis de l’IBR mesuré lors de l’analyse exhaustive du troupeau.

Il en ressort les résultats principaux suivants :

  • Les séroprévalences d’animaux séropositifs vis-à-vis de l’IBR variaient de 56 à 87% selon la parité.
  • La source de contamination/introduction du virus n’a pas pu être identifiée mais une introduction parmi le lot des génisses en pâture est privilégiée.
  • Les vaches séropositives vis-à-vis de l’IBR ont produit en moyenne 2,6 kg / jour de lait en moins [IC95% : 2-3,2] durant leur lactation.
  • Les autres facteurs influençant de façon significative la production laitière étaient le mois de l’année, la parité, le stade de lactation, la concentration en cellules somatiques, et les taux de matières utiles au jour du contrôle.

Dans l’Orne, il ne reste plus que 45 cheptels laitiers infectés par l’IBR, soit moins de 3% des producteurs. L’incidence annuelle, soit la probabilité de contamination chaque année, n’est que de 0,26% (valeur 2015) dans notre département.

Attention cependant aux principaux facteurs de risque :

1 – proximité avec un atelier d’engraissement dérogataire ;

2 – introduction de bovins non certifiés indemnes ;

3 – transport non sécurisé de bovins.

Cette étude souligne une fois de plus l’intérêt de règles de biosécurité strictes afin de limiter le risque d’introduction et de transmission du virus IBR.

Pour en savoir plus : 

Statham J.M., Randall L.V., Archer S.C., 2015. Reduction in daily milk yield associated with subclinical bovine herpesvirus 1 infection. Veterinary Record, 177(13):339